Vois comme je laisse l’espace à ma voix. Mes mots, dans le silence de la nuit, s’éparpillent sur la feuille. Ils dansent et s’agitent dans un vombrissement infini. Ils veulent prendre corps; ils prennent sens. Leur sens, ne se fait qu’à distance. La feuille et moi nous observons longuement. Ma voix s’enroule dans ma gorge et descend à mes doigts. Mes doigts sur le clavier, je tape au rythme des battements de mon coeur. Entre ce que je pense, ce que je veux dire, ce que je crois dire, et ce qu’iels croient comprendre...
Texte intégral lu @Pioche Projects le 26/06/2022 et accompagné au piano par les compositions de Joana Balavoine. À écouter sur Spotify.
Il est 6h, mes volets claquent, me réveillent. J’appuie tout endormie sur l’écran de mon portable. Je sais quelle heure il est, mais l’heure tarde à arriver. Je suis debout. Et elles se lèvent aussi. Debout l’humanité, debout le phare dans la nuit. Debout, main dans la main, le vent s'élève.
Écoute. Écoute te dis-je ! N’entends-tu pas le monde vrombir ? Il a faim. Faim de savoir, faim de comprendre, faim de ne faire qu’un. À l’éternelle recherche de son sens, il tourne. Tu appartiens à ce monde, et il t’appartient. Vous faites partie l’un de l’autre. Assoiffé de profondeurs intérieures, tu le creuses et…
Traversé par la lumière, le rideau de ma chambre tremble comme une feuille. Les fleurs en suspens sur le rebord de la fenêtre dessinent des personnages, théâtre de marionnettes vertes. Je somnole. Agenda blindé comme un métro trop plein, la journée à venir est minutieusement chronométrée.
Messe basse, au comptoir, De tes fesses, j’ai fait choir, Mon gland. Sur la raie, où j’y laisse, Mon canon, tu caresses, Il enfle. Et puis là, me l’embrasses, Et qu’ici, me l’enlaces, Et quand, De tes seins, dans la masse, Mon engin, j’y coinçasse, Effleurant de mon pieu, La liasse, de tes lèvres, En vorace, toute mièvre,
Trique de ma vie, crac, ta lingerie, J’t’astique le minou, te plaque sur mon bout. Panique de ta chair, quand j’te braque le derrière, J’y brique mon frein, maniaque du vagin. Trafique dans l’bonbon, et attaque ton fion, “Ô Patrick” tu me dis, “macule-moi, je t’en prie”. Héroïque je dis oui, “j’mets l’paquet c’est promis”.
On me propose d’écrire le silence, voici comment je l’exprime. Si la parole est un lieu qu’on habite, la poésie est un jardin baigné de silence. Devant mes yeux passe un paysage vert d’horizon sans fin. À la fenêtre, j’avale le soleil. Je suis confinée et fais du silence de ma solitude, une page blanche. Chez moi…
Je n’ai su trouver les mots pour écrire avant de partir sur cette carte que je t’ai offerte. Je t’écris à présent ce qui m’est venu. Déjà des pluies de mots s’abattent sur le clavier. Rien que je n’aie déjà ressenti: c’est le retour insatiable de la vague qui te prend, te soulève, montagne de kif et te rejette sur le sable quand tu n’as plus la force de ramer.
À la fleur de ta peau, j’y dépose mes mots. Ose.
Faire le tour de tes plaies. Inonder de baisers. La rose.
Sens. Comme plus rien n’égalera le doux rond de ses seins. Doucement...